J’ai eu le plaisir de discuter avec DJ Wild Pich, oui discuter… car ce qui au départ devait être une simple interview s’est vite transformée en un moment partagé par deux aficionados du Hip-Hop. Wild Pich ne s’est pas contenté de répondre à mes questions, il m’a enrichi par son savoir, par sa passion ainsi que pour l’amour qu’il a pour cette culture.
En face de moi, j’avais une personne agréable, très humble, un brin perfectionniste, raison pour laquelle il se remet facilement en question (le doute est humain m’a-t-il dit). Ce que je retiens avant tout du personnage, c’est son côté passionné, quand il me parlait de musique, j’avais l’impression que c’était un gosse qui me racontait un exploit duquel il était grandement fier.
Wild Pich fait partie des ces DJ qu’on ne présente plus, non parce qu’il s’agit d’une tête d’affiche ou encore moins parce que c’est un de ceux qui s’autoproclament « rois des platines »… Mais bien parce qu’il fait partie de cette catégorie d’artistes qui cherchent avant tout un contact et un échange avec le public.
Il mixe depuis environ 19 ans en soirée, sa première soirée date de 1992 et être DJ lui est venu tout naturellement, car à la base c’est quelqu’un qui adore partager ce qu’il est aime, donc la musique en faisait naturellement partie. Il a commencé à mixer dans des « booms »*, au centre de loisirs de Bergières (le mercredi pm).
Le 20.08.11 il a fêté avec DJ R Crazy les 11 ans des soirées Hip-Hop au loft, je dis bien Hip-Hop car par le passé on ne parlait pas de soirées R&B (sachez-le). Et pour lui, c’est une grande fierté, car il n’aime pas du tout ce qui est éphémère et il croit toujours en cette musique, laquelle il rend hommage à chaque fois qu’il est en communion avec son public, avec ceux qui comme lui croient à la pérennité du Hip-Hop et qui n’ont pas envie que cette culture dont nous louons tous se perde.
Par le passé, j’ai le souvenir de m’être ennuyé à certaines de ces soirées, car de soirée en soirée, la playlist ne changeait guère et c’était limite si mes potes et moi ne connaissions cette dernière parcœur, comme une poésie qu’on devait réciter à l’école.
Il a su m’apporter une explication, plausible ou pas pour les lecteurs mais néanmoins argumentée et justifiée.
Vu qu’il mixait avec des vinyles, il était limité dans leurs nombres (pas aussi facile à trouver que les MP3) et il préférait garder toujours la même caisse et ainsi céder à la facilité. D’après ce que j’ai pu comprendre, il a souvent entendu cette remarque et c’est quelque chose qu’il regrette ne pas avoir su remédier plus tôt.
En tant que DJ comment vis-tu l’évolution du HH ?
Il y a un grand changement en termes de public et aussi de ses influences.
Avant c’était le HH qui influençait le R&B qui influençait la Pop, alors qu’aujourd’hui nous sommes dans des schémas presque inversés.
Et aujourd’hui il est beaucoup plus difficile de faire découvrir les musiques, car le public veut écouter ce dont il a envie (public capricieux et parfois moins réceptif)
Est-ce que pour toi le rap c’était mieux avant ?
Non… autrefois le rap n’était pas meilleur qu’il ne l’est aujourd’hui. Le rap a toujours été un reflet de l’instant T avec son vécu et ressenti.
En terme local, et d’après toi qu’est-ce qui manque ici pour le HH soit
reconnu à sa juste valeur ? (ça reste encore un peu marginal dans l’esprit de certaines personnes)
Il faut un média solide qui sache transmettre quelque chose de pertinent et aussi challenger les protagonistes et antagonistes.
Aujourd’hui quelle place a le HH dans ta vie ?
C’est ma deuxième femme
Qu’est-ce que tu aimes l plus en soirée ?
Quel est pour toi le meilleur moment quand tu mixes ?
Qu’est-ce que tu aimes l plus en soirée ? Transmettre ce que je ressens, partager tout cet amour que j’ai pour la musique et le partager avec tous, c’est le plus important.
Quand tout le monde déjante, moi y compris… mais pas trop afin de prévenir une certaine fatigue, il est important de savoir alterner entre l’excitation et le calme.
En tant que DJ tu dois toujours être en alerte sur les nouveautés, les nouvelles tendances… est-ce un travail difficile qui te prend beaucoup de temps ?
Oui pas mal... Mais il faut beacuoup de discipline pour bien gérer l’équilibre entre la passion et la famille.
En terme de concurrence, comment est-ce que ça se passe ? Ou tu sens qu’il y a plutôt une collaboration entre les DJ ?
Je cherche plutôt à former une équipe avec mes compères, mais certains adorent la compétition à tel point que la soirée peut se transformer en battle, c’est une question d’état d’esprit avant tout.
Et la nouvelle génération de DJ dans tout ça ?
La nouvelle génération est beaucoup plus compétitive à ce niveau là et la relève ne m’effraie pas.
Je suis disposé à former les jeunes, car pour moi le talent n’a pas d’âge.
Mot de la fin
Un grand merci à tous ceux qui me soutiennent, viennent à mes soirées, me donnent leur feedback et avec qui ensemble nous faisonsce partie de ce mouvement. !
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* Des booms jusqu'au Loft et le Deep Club, on peut dire que Wild Pich a fait une sacré progression ;)
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Culture Urbaine CH
La culture urbaine est composée d’une population cosmopolite avec une grande diversité créative, qu’elle soit linguiste (le rap, le spoken word, le rnb et le slam), gestuelle (la danse sous toutes ses formes urbanistiques) ou encore sous forme de deejaying. Merci de prendre le temps de lire et de laisser vos appréciations... Ce sont les critiques qui font avancer, qu'elles soient bonnes ou mauvaises!!! Haineux s'abstenir... Merci!
vendredi 7 octobre 2011
vendredi 16 septembre 2011
Ego surdimensionnés vs talents et qualité
« On s’auto proclame ROI »
Ta fierté restera ta plus belle arme" on est d'accords, être fier ne signifie pas forcément égocentrique!
Okay… Est-ce que certains d’entre nous n’auraient pas un égo surdimensionné qui leur fait croire qu’ils sont meilleurs que les autres ? Ou c’est le fait d’avoir tous « ses ami(e)s » crier haut et fort « c’est trop fort ce que tu fais », « tu gères trop les # ».
Ce qui me dérange un peu, c’est ce côté trop narcissique dont font preuve beaucoup de pseudos artistes. Réveillez-vous, personne pour l’instant ne fait tourner la planche à billets de manière permanente, à tel point qu’il serait possible de perdre la raison. On est encore loin de « I make it rain »
Il y a des gars qui bossent durs, n’hésitent pas à partager, à rendre le fruit de leur travail visible afin de se faire connaître et espérer un retour positif, si possible. Mais… il y a toujours un « mais » qui se faufile quelque part. L’acceptation de critiques, elle, n’est pas encore à l’ordre du jour. Lorsque je parle de critique, je parle de celles qui sont constructives et pertinentes et peut importe qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Quand elles sont bonnes, on en demande davantage… Un peu comme les pistaches, plus t’en manges, plus tu en veux. Mais quand elles sont mauvaises, beaucoup se braquent, médisent ceux qui ont osé les critiquer #Haters, #Détracteurs ou encore #Jaloux @lesjaloux_vont_maigrir
Pourquoi autant d’égo ? Pourquoi cultive-t-on le « I AM THE BEST » (prière de ne pas en faire une généralité)
Ce sont surement des questions qui resteront sans réponses, car il se peut que les spécialistes des égos surdimensionnés vivent dans l’irréel.
Il y a des rappeurs pratiquent l’egotrip à outrance dans leurs musiques, et il ne s’agit que d’une façade car les mecs en vrai sont des plus humbles et cool qu’il soit. Est-ce qu’il y en aurait parmi nous qui auraient le bouton egotrip endommagé dans leur crâne et impossible d’éteindre cette option ou bien cette dernière est-elle irréversible ?
Pourquoi bon nombre de nos MC's sont aussi prétentieux qu'ils ne manquent cruellement de talent, ce que je veux dire par là c'est que certains s'autoproclament les meilleurs, les kings du rap game et je vous assure qu'ils font même du zèle dans l'usage des superlatifs! Mais quel est ce rap game? Celui qu'en France Mc Tyer a traduit par le rap jeu dans "Tony a tué Manny"
Les mecs parlent mal (phrase qu'on entend régulièrement) que ce soit au sens propre comme au sens figuré. Il ne faut pas en faire une généralité, car que l'on soit sur les rives du lac Léman, à Fribourg ou bien dans d'autres coins de notre chère Suisse Romande, il y en a qui tirent très bien leur épingle du jeu.
Il y en a certainement qui vont répondre en disant « tu n’as qu’à faire mieux » mais comme je ne me prétends pas rappeur, je préfère laisser faire ceux qui savent le faire et très bien le faire.
Culture Urbaine
//Who's Next////////////////////
P.S.: Il ne faut pas faire une généralité... on ne le dira jamais assez!
Bientôt disponible... "Quelques bons plans Rap du coin"
P.S.: Il ne faut pas faire une généralité... on ne le dira jamais assez!
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mardi 14 juin 2011
2011 année du succès ou pas?
Le texte qui suit est la suite de mon texte « Hip-Hop aujourd’hui »
En promenant sur Facebook ou bien sur Youtube, il m’arrive, ces derniers temps, d’être agréablement surpris par les petites pépites du rap Suisse.
Mon dernier coup de cœur en date est « L’époque » de Sidynamik en featuring avec Enigma.
«Pendant longtemps j’étais un gosse, maintenant des potes ont des gosses… » « l’époque de l’insouciance où tu dis que t’as le temps, quand 20 ans c’est grand et en boîte tu tré-ren ap, l’époque où tu t’en tapes, pour toi tout est possible, si tu crois pas ce que je dis, un je marcherais sur la lune, l’époque où il y a pas de tune mais tu dis que ça viendra »
« il y a plus de froc Boss, Helly Hansen ou Nokia 3210 »
En écoutant, ce morceau j’avoue qu’il m’a bien fait rire, car le contenu est super authentique et une certaine nostalgie se dégage de ces quelques lyrics. Comme quoi, il n’y a pas forcément besoin de « punchlines » pour faire du bon rap. C’est vraiment du bon boulot !!!
Un petit tour du côté de Fribourg… R. Keto as known as MC RTT
Les morceaux et les clips il les enchaine avec telle aisance, que je pourrais presque croire qu’il a une usine à rap chez lui… avec R. Keto j’ai l’impression que c’est : « en veux-tu du son, ben en voilà » c’est une caractéristique propre aux « grands » artistes. Je ne veux pas faire la groupie, mais le garçon fait les choses en grand et de manière très professionnelle. Perso, je kiffe. Continue comme ça.
Côté Lausanne, il y a pas mal de choses intéressantes également, mais je le proposerais surement dans mon prochain article, question de rendre un petit hommage aux potes de longue date qui n’ont, à ce jour, jamais baissé les bras… Mention spéciale pour Femi Fox (MXX), Okim (Odasmoke records) et plein d’autres.
Les propos de ce texte n’engagent que moi, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, ce que m’a toujours dit ma mère et corolairement il y a un bon adage Vaudois : « Il y a les goûts et les couleurs, pour les couleurs il y a les fleurs, et pour les fleurs il y a les femmes, et pour les femmes il y a moi » ;)
Hip-Hop aujourd'hui
Le texte qui suit aurait pu être un slam, mais non... Mon état d'esprit en a décidé autrement et j'ai décidé de faire une petite chronique!!!
Aujourd’hui en nous sommes en 2011, au cas où certains d’entres nous ne l’auraient pas remarqué, ou pour les nostalgiques, ceux pour qui le rap est mort au début des années 2000. Bref, le but n’est pas de faire un débat old school vs new generation, plus exactement Wu-Tang vs Cali Swag District ou encore moins Donell Jones vs Trey Songz (quoi qu’il en soit, dans ces deux périodes il y a du bon comme du mauvais).
Trêve de comparaison générationnelle, des nos jours avec l’éclosion de Facebook, Twitter et surtout Dailymotion et Youtube, nos rapports avec l’art musical ont considérablement changé pour ne pas dire évolué.
Avant d’aller dans le vif du sujet… Aujourd’hui dès qu’il y a une nouvelle chanson qui apparaît et qui nous plaît et/ou qui est tendance on n’hésite pas à la poster sur notre « WALL of fame » de Facebook (moi le premier).
Autrefois on attendait le dimanche soir minuit pour enregistrer les clips qui passaient dans MTV YO, mission culte du Hip Hop et qui était très précieuse pour les mélomanes que nous sommes, ah j’ai failli oublier, il y avait aussi Rap City sur AB1 le mercredi après-midi, et le présentateur qui concluait chaque émission par un « A bon entendeur, salut » ça vous rend déjà nostalgiques et je vois déjà certains d’entre vous ouvrir un nouvel onglet dans Safari, Internet explorer ou Mozilla et vous ruer sur Youtube pour regarder un clip bien Old School comme Gin & Juice (Snoop Doggy Dogg) ou encore You make me wanna (Usher).
Et c’est là où je voulais en venir… à YOUTUBE, qui à mes yeux reste une plateforme incroyable, pour la diffusion de clips ainsi que pour la promotion de jeunes artistes à « talent ». Malheureusement, elle est très souvent utilisée avec peu ou pas du tout de pudeur, sans vouloir rentrer dans un débat quelconque, je vais rester concentré sur l’aspect purement musical.
Personnellement, je trouve que toutes ces plateformes ont énormément démocratisé nos rapports avec la communication et les manières dont nous nous exprimons.
Elles sont devenues tellement accessibles que l’on se permet de faire ou plutôt de dire tout et n’importe quoi… prenons par exemple Amandine qui essaie de rapper et de parler de la pauvreté et des CFA au Sénégal ou encore le jeune Bilal du 74 devant sa webcam... ou encore Diallo (aaaaaaaaah c’est Diallo, c’est Diallo aaaaaaaaaah) de la foutaise tout ça (vous comprenez où je veux en venir ? du moins je l’espère).
Lorsque l’on navigue sur Youtube, on peut être agréablement surpris par le travail de certaines personnes comme l’on peut éclater de rire par l’absurdité d’autres et comme l’on peut avoir envie de « gifler » certains (mais dans ces situations-là, restons zens et cliquons sur le la vidéo suivante :-) )
Beaucoup de personnes font de la musique, mais beaucoup ne le font pas par amour de cet art, mais plutôt parce qu’ils aimeraient toucher le rêve américain de plus près, vivre comme Chris Brown (I get what you get in 10 years, in two days.. look at me now) voilà pour la petite synthèse… mais toute petite vraiment.
Revenons à nos moutons, YOUTUBE, mais quel bel instrument de propagande, tout le monde s’amuse à balancer, uploader, faire tourner ses propres vidéos, ses propres performances artistiques.
Ne devrait-il pas y avoir une loi interdisant la publication de certaines de ces absurdités, vous allez me dire, que c’est peut-être archaïque comme monde de pensée… Honnêtement, je suis pour la liberté d’expression mais pour la liberté d’expression correcte et au sens propre du terme.
«Quand tu as un vocabulaire aussi faible, que tu ne peux pas écrire une phrase sans faire 15 fautes d’orthographes et que tu as besoin d’un métronome pour poser un 16, il faut peut-être songer à arrêter le rap et retourner en classe » dixit Femi Fox…
Les puristes diront « REAL TALK, YOU KNOW WHAT THE F#@?K I MEAN »
Retourner en classe mais pas pour faire acte de présence, pour réapprendre mais cette fois pour de vrai ;-)
Je suis très friand de découvertes, et le fait de savoir qu’autour de moi il y a des filles et des garçons qui se donnent à fond pour faire du bon boulot, pour «exceller» dans leur domaine quel qu’il soit, danse, chant, rap, deejaying (je sais pas si c’est comme ça qu’on écrit… les corrections sont les bienvenues) c’est un effort que je ne peux que SALUER… chapeau bas les amis !!!
Et des artistes locaux qui « assurent grave» et « avec des flow de ouf », je vous assure il y en a et je ne sais pas quelle mouche leur a piqué, mais en 2011 ils se lâchent et c’est tant mieux pour le Rap Game Suisse.
Je ne citerais pas de noms (pseudos), par peur d’oublier certains et pour ne pas être accusé de favoritisme lol.
Alors je dirais, fais du rap si tu as un message pertinent à transmettre, fais du rap si tu as du talent et/ou que tu maîtrises les punchlines, les égo trips et que tu sais ambiancer les gens susceptibles d’écouter ce que tu feras. FAITES NOUS KIFFER BORDEL
Désormais, les freestyles ne se font plus dans les caves ou autour d’une bouteille de Jack Daniel’s à Montbenon (clin d’œil nostalgique) mais dans les respectives chambres/studios, devant une webcam ou avec un caméra man qu’il soit professionnel ou amateur…
Le Hip Hop perdrait-il en altruisme ? Naaaan… je n’y crois pas!
Honorons le Hip-hop comme beaucoup l’ont fait et continuent à le faire :
Common – I use to love H.E.R. (hearing every rhyme)
Erykah Badu – Love of my life (Brown Sugar soundtrack)
KRS One – Hip Hop
Dead Prez – Hip Hop (un son pour les guerriers)
Das EFX – Real Hip Hop And many more…
HIP-HOP(E) IS MORE THAN A CULTURE…
A bon entendeur… Salut ;-)
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